• Vivants

    Vivants

    Et c'est là, comme ça, marchant sous le soleil naissant, poursuivis par nos éclats de rires, les cheveux et les habits encore imprimés de l'odeur de feu et de fumée sauvage, avec ces deux hommes avec lesquels j'ai grandi, parlant d'avenir et de futur projets, c'est là que j'ai envie de vivre. Ce "peut-être", le sourire aux lèvres. J'oublie le reste. Ça me prends, avec une telle force que ça me fait peur. Et je pourrais en pleurer mais je décide d'en rire encore en exposant une nouvelle idée excitée, pour cet immense jeu de rôle en Grandeur Nature qui regrouperait tous nos rêves, et les rêves des gens. Car parfois, ce ne sont pas seulement les gens si se rencontrent ; ce sont leurs rêves. Voir que tous nos efforts puissent mener à quelque chose, sous la fierté de notre entourage. 'Puis ça nous fait fantasmer, de pouvoir enfin parler de leurs foutaises librement, leurs foutaises de métro/boulot/dodo, leur foutaise de réalité, de si t'as pas ton bac tu crèves, de si t'es pas réaliste tu meurs. Alors que c'est la réalité qui nous tue. Et ce sont nos rêves qui nous maintiennent en vie, et qui fait que l'on perdure après la mort; car chaque nouvelle découverte qui a ébranlé ce monde à été la conséquence d'un rêve, et chaque grand homme qui a émis une hypothèse sur quelque chose a tout d'abord rêvé.
    Cependant, les rêves sont trompeurs nous diront-ils, nous n'arrivons pas tous à en avoir et il est bien connus qu'il ne faut jamais trop espérer ; et moi, toute nihiliste que je suis, je leur répondrai « oui ». Je leur répondrais oui, mais je leur répondrais que l'on ne parle pas des mêmes sortes de rêves.
    Car nos rêves à nous sont possibles. Nos rêves à nous ne sont pas trop grand pour nous, ou bien souvent nous nous arrangeons pour nous mettre à leur hauteur ; nos rêves à nous sont à partager, nos rêves à nous sont tangibles. Nos rêves, ce sont encore juste des possibilités. Nos rêves, ce sont des envies, des plausibles qui sortent du quotidien et qui te font des papillons dans le ventre. Parce que, contrairement à ce que vous voulez nous faire croire, le bonheur, c'est pas vos foutus princesses et vos foutus princes charmants qui nous l'apporterons, le but d'une vie n'est malheureusement pas de trouver la personne à son pied, n'en déplaise à Disney ou aux paroles mal interprétées d'un pauvre crucifié. Les vrais papillons dans le ventre, tu les trouveras pas dans le regard perdu ou malhonnête d'un jeune garçon ou d'une pauvre fille poussés par ses hormones débordantes d'envies incontrôlées. Parce que chacun à ses propres rêves, tu vois ? Et tu te dois d'être libre. Au dessus de tout ça. Car tu n'es pas fait pour une seule personne, mais pour le monde entier. Parce que tu n'appartiens qu'à toi. Parce que tu appartiens à un tout. Parce que tu es immense, et qu'il devient malsain de persister à nous apprendre le contraire. Tout le monde se vaut.
    Et le vrai bonheur, il se trouve dans ces soirées partagées au coin du feu en mangeant nos conserves, nos cavales dans les vallées et les collines de la Drôme, emportés par le poids de nos gros sacs à dos bringuebalant, allant de cabanes en cabanes, de campements en campements, dans les odeurs épicées et enivrantes qu'il nous reste sur le visage et dans les cheveux, dans les couchés à l'intérieur de nos maigres duvets à la lueur de la nuit quand les dernières paroles résonnent encore à nos oreilles, le ciel étoilé pour tout horizon ; dans les levés terribles, ces matins glacials, pourtant vite récompensés par une boisson chaude, un soleil levant et de la route encore à parcourir: Dans les pluies torrentielles qui te réveille au milieu de la nuit et te pousse a tout ranger pour t'abriter en vitesse éclair, épuisé, le cœur battant, riant de tous ces trucs qui t'arrivent et qui peuvent encore t'arriver. En dessinant et écrivant le récit de nos aventures en version épique, les biscuits secs se transforment en Lembas Elfique, les arbres en Ents et la moindre crevasse en piège de gobelin. Dans les chutes au milieu des ronces et des cailloux, dans toutes ces égratignures et tous ces bleus sur ta peau, qui te prouvent que tu vis. Et tu vis.
    Au milieu d'une immense plaine, au milieu de nulle part, quelque part dans le monde, tu es là. Peu importe ce qu'il peut se passer demain. Tu ferme les yeux, tu écarte tes bras, un sourire dessiné sur tes lèvres, te laissant caresser par la douce chaleur du soleil et la brise du vent, tu respire un grand coup, et tu vis.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 15:51

    Que dire de plus? :) Un texte qui déborde de bonne volonté et d'éclairs d'onirisme, de fantasy et de plénitude winktongue merci!!

    2
    Vendredi 14 Novembre 2014 à 19:15

    Wouah, merci encore que répondre?! ça me fait vraiment plaisir.

     

    3
    Samedi 15 Novembre 2014 à 09:19

    superbe Lunatysse 

    @ Elloctan mince je ne peux plus venir sur ton blog ekla  car j ai un truc sur blogspot now dommage je viens voir quand même tes textes de ouf et je te dis Bravo ici (merci Lunatysse de me le permettre ) et le dernier j adore !!!(ex Amily ou Manine copine blogueuse de Catiminy) 

    4
    Samedi 15 Novembre 2014 à 13:45

    Oh merci Saby pour ces mots et ceux dans le livre d'or ça fait d'la chaleur au coeur ! ;) Ahah les liens entre les blogs sont plus forts qu'on pourrait le penser!! et bravo pour ton univers!

    5
    Samedi 15 Novembre 2014 à 17:25

    Merci merci! Haha, on est tous une grande famille! (j'aime aussi beaucoup ce que tu fait elloctan, je sais plus si je te l'ai déjà dit! :p)

    6
    Jeudi 30 Avril 2015 à 18:52

    Un texte magnifique ! Je prends le temps de parcourir ton blog mais il  faudra que j'y revienne, car il y a beaucoup à découvrir ! Tu as beaucoup de talent.  Bonne soirée, à bientôt.

    7
    Vendredi 1er Mai 2015 à 11:46

    Je te remercie énormément! Une très bonne journée à toi, et une très bonne continuation ;)

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